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jeudi 2 avril 2015

Biographie Rod TAYLOR

ROD TAYLOR
C’est au hasard des routes (rocky roads) et au croisement des cœurs (sweetheart !) que Marseille a accueilli pendant quelques années un artiste jamaïcain du nom de Rod Taylor : Second couteau dans l’écurie jamaïcaine, il possède une voix hors pair qui s’apparente à celles de Linval Thompson, Barry Brown ou de Horace Andy, affiliées aussi (et pourquoi pas) à Don Carlos, Carlton Livingston ou Little John. La caractéristique de tous ces chanteurs, un timbre léger, suave et mélancolique en opposition avec des rythmes roots très lourds, à tomber par terre et sur lesquels leurs textes prennent toute leur force…
De son vrai prénom Roderick, aussi surnommé Rocky T., il est né un 2 Mars, a passé son enfance dans le ghetto de Trench Town et fait ses premières scènes au Bohémia Club, en 1969, à l’age de 12 ans. Après avoir créé les Aliens avec Barry Brown (aucune trace discographique !), et s’être fait remarqué au sound Tippatone, sa carrière démarre au milieu des années 70, aidé par le producteur Ossie Hibbert, avec deux titres Every little thing et Bad man comes, bad man goes (que l’on entend toasté par Dillinger sur l’album CB 200).
Plus tard, le label Ossie sortira (aussi !) Jump and Dance avec le DJ Clint Eastwood.… poursuivi par son Bertram Brown qui a su attisé ce jeune talent, et soigné cette jeune pousse avec ce qui sera son premier gros standard Ethiopian Kings, titré aussi King David, d’après un morceau de Frankie Jones qui nous annonce que tous les personnages bibliques étaient logiquement des noirs : « King David, he was a black man, King Salomon, his was a black man, king Moses, he was a Black man, from africa, yeah »). La version DJ de Jah Bengie est explosive! Avec son label Freedom Sounds toujours en activité, Bertram conservera quelques-uns des titres de Rod pour les décliner dans des compilations de qualité, (au coté d’amis de longue date du chanteur comme Earl Zero, Philip Fraser et Prince Allah) dont son plus gros succés local en 1979, In the right way. Ces sorties en 45 tours lui permettent de fouler une grande scène pour un set en première partie du Peace Concert de Bob Marley, et lui permettent d’ouvrir d’autres portes de producteurs comme Prince Far I (Run, Run), Bunny Lee (le Garden of Africa, crédité d’abord Barry Brown), Roy Sinclair (deux titres qui figurent dans la récente compil Moll Selekta) Don Mais (un titre dans la compil Roots tradition vineyard ), Manzie (Let love abide sur la photo), Dudley Swaby, ou Prince Hammer.

C’est ce dernier qui l’aidera à sortir son premier album, avec un nouveau groupe pour l’époque, les Roots Radics, le batteur faisant ses premières armes avec Flabba Holt le bassiste. « If Jah should come now », reste rare à acquérir dans ses premières éditions (label Belva Sounds, Daddy Kool, Little Luke puis Hitrun en Angleterre, et enfin Greensleeves, sous un premier pressage en vinyl bleu !). Mais c’est par l’entreprise de Mickey Dread producteur et animateur de radio jamaïcain, (voir archives blog) que l’Europe le découvrira, puisqu’il sortit (un de ses premiers titres) His imperial Majesty , décliné ensuite sous d’autres versions vocales (avec Earl Sixteen) ou instrumentales (Saturday night style ou Resignation Dub).
Dans les années 80, des titres aujourd’hui plus obscurs sont sortis pour Tad Dawkins (Soul To Soul, qui donne lieu à une compilation du même nom), et Papa Kojak notamment(Night in September), Linval Thompson (Jah Jah is Calling) ou Prince Jammy (Cool & deadly) ou encore le label anglais classieux Hawkeye (pour Undying love. Deux albums resteront de cette décennie, dont un produit par Junjo Lawes « Where is you love mankind » en 80,(et « Lonely Girl » en 1989)et rappelleront son existence en pleine ferveur Dancehall. Incidement, dans ses textes reviennent alors très souvent le mot « Lonely », et dans ces deux albums sont repris le True History de Don Mais, comme si le chanteur était éprouvé par cette injustice et insatisfait par ce manque de succés… Encore un LP à la fin des années 80, « One in a million » sur Plexi international, avec une tentative de hit (Midnight Cowboy), et Rod Taylor devint un parmi le million de belles voix de l’île, qui n’ont pu accéder au statut international. Même Sugar Minott ne s’est pas aventuré à sortir son LP, alors qu’il avait les bandes prêtes !!
Rod est intelligent et compense cette relative indifférence en choisissant l’exil au Royaume-Uni, puis en France. Quand on voit les deux volumes sortis en quasi-exclusivité chez les parisiens de Patate records (le premier volume parut en Septembre 1999, et rassemble beaucoup des titres sus nommés), on sait qu’ il a eu raison, car à l’époque, on aurait bien aimé écoulé ces vinyls sur le marché roots! Il s'est même produit en Suède, et a connu les périodes plus dures, plus froides. « Liberate » (sa version instrumentale "liberation dub" a été pressée en vinyl) et « Tell Dem » (label Word sound & Power), ses deux albums suivants produits dans le laboratoire de Robert Tribulation, décline cette souffrance et sa solitude, une voix toujours chaude et intacte, dans une ambiance glaciale. Sa prestation sur un riddim des Suisses de Koogah Sound (what u gonna do) est déjà plus intéressante. A l’aube de ce millénaire, il réalisera aussi des featurings pour les Mafia K1 Fry ou Capleton
C’est d'abord sur scène qu’il va le mieux communiquer son Blues, dès le début des années 90 à Marseille avec les Positive Vibes (et quelques têtes connues comme Noël Grosson à la batterie…). Enfin reconnecté avec ses vieux potes, Jah Warrior le réclame après avoir mis la main sur Prince Allah (Le superbe « Shining Bright » sort en 2002). Roy Sinclair le soutient à nouveau pour un album en 2003, Blackamix sort Like an Angel, et l’on reparle de lui, présent dans les sound-systems : Sa meilleure connexion reste Montpellier, où il vit aujourd’hui, backé par les Artikal Band et soutenu par une auto-prod fin 2006 « Nothing Else to Do », sa plus récente sortie. Le crew d’Artikal a sorti récemment un riddim (Clean Riddim) sur le label Blackat music (5 artistes différents dont Rod Taylor... Check it !)
Avec ce back-up en soutien, il consacrera sa carrière et tout son talent à Lézan durant le festival Jah Sound, le 31 Juillet 2004, où il partagera ses vibes avec … Linval Thompson et Mickey Dread, avec le vétéran Gussie Clarke au son, qui reste un des derniers à ne pas avoir produit Rod, pour ce qui pourrait être un grand album ! Signalons enfin que cet artiste reste un témoin essentiel réel de cette effervescence dans les années 78-79 en Jamaïque. Essayez de le faire rentrer dans un magasin de disque, et vous verrez qu’il reconnaîtra quasiment toutes les voix illustrant cette époque. Ce blind test est pour lui un jeu, comme celui de reconnaître ses anciens copains sur une photo de classe délavée…

http://www.myspace.com/rodtaylormusic
DISCO : http://rootsdub.free.fr/RodTaylor-disco.htm
passé de rude boy, et celui de son père, il passa quelque temps dans les collines de Jamaïque, pour méditer et suivre Rastafari. A 20 ans, c’est