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vendredi 20 mars 2015

BIOGRAPHIE KING TUBBY

Le crane chauve de Osbourne Ruddock brille à plus d’un titre, mais durant toute sa carrière, il est souvent resté dans l’ombre des artistes et producteurs de l’île, si bien que vingt ans après sa mort, tout et n’importe quoi a été dit ou raconté à son égard…
Pour commencer, énumérons ce qu’il n’était pas : Un instrumentiste tout d’abord, car contrairement à d’autres comme Lee Perry, il ne composait pas, ne chantait ni ne jouait dans les sessions de groupes de reggae. Si tant de disques sont rangés sous son patronyme (en fait tubman était le nom de jeune fille de sa mère, rien à voir avec le « tub » ou baquet dans lequel on fixait les boomers d’enceinte, ou encore d’un quelconque « tube » cathodique !), c’est avant tout qu’ils font référence au studio par lesquels ils sont passés… Son seul instrument restera sa table de mix, et ses racks d’effets. Comme une griffe, le « tubbys studio » y a apposé sa marque de fabrique, même quand l’homme n’y participe pas directement. King Tubby n’était pas non plus un producteur, même si en fin de carrière, il a réalisé quelques prod’ digitales. L’essentiel de son œuvre a été produite par d’autres. Citons parmi les premiers Glen Brown, Bunny Lee, puis pratiquement tous les autres ! On a aussi écrit beaucoup de rumeurs sur ces relations avec Lee Perry. Mais c’est chez lui que Scratch a enregistré nombre de classiques (Black IPA, Bathroom Skank), juste avant d’avoir son propre studio, le Black Ark, techniquement conçu par la maître Tubby lui même. Leur collaboration se résume volontiers à un des tous premiers albums de Dub à utiliser la stéréo, mais là encore (le mythe va tomber), c’est une légende qui court que l’un s’occupait de la voie de droite, l’autre de celle de gauche. En fait, ce sont plus vraissemblablement de l ‘assemblage de morceaux produits par Upsetter, soumis à un traitement particulièrement audacieux par Tubby, avec certains effets sous la houlette de Perry…
On a aussi mis sur sa couronne le fait qu’il avait inventé le Dub, ou le remix, et de façon plus technique, qu’il a le premier enlevé les parties vocales d’une chanson pour y placer la voix d’un DJ. Faux et imprécis, en fait c’est Ruddy Redwood et Byron Smith, qui un matin de 1969 (encore un tribute à préparer, 40 ans après…) ont démarré le processus. Entendant le résultat, à Spanish Town, sur le coup de Minuit, quand Ruddy passa à sa soirée un morceau des Paragons suivi de l’erreur du mixeur Byron, qui avait enregistré une acétate sans la voix du groupe vocal attitré de Treasure Isle, Bunny Lee a dit à son compère et futur royauté : « C’est cela que tu devrais faire ! … ».
Il a démarré profesionellement à 17 ans, à la fin des années 50, comme réparateur électrique pour les hotels, puis s’est installé dans le quartier de Waterhouse, bidouilleur pour sa propre structure, le tubby’s Home town Hi Fi, créé en 1968…Cela peut paraître étrange si je vous dis que l’homme n’avait pas du tout le matériel le plus puissant de l’île ! En effet, c’est sur un simple ampli de salon (type Marrantz ou Pioneer, d’où le nom de son « son ») qu’il créa le meilleur sound-system de l’île, à coups d’effets (reverbs et delays), sur des selections qui au départ étaient simplement enregistrés sur cassette à la Radio ! La puissance venait de son innovation, et d’avoir plaçé (selon Dennis Alcapone) des sirènes de bateau qui diffusaient les aigus, dans les arbres...
Inventif, on lui attribue volontiers la paternité du genre, et du coup, d’avoir fait naître le style DJ et débuter U-Roy : La carrière du père de tous les Deejays commenca certes comme selector sur son son, mais il enregistra ses premiers titres pour Keith Hudson, et Lee Perry, avant de se retrouver à la tête du hit parade à la première deuxième et troisième place grâce à des productions de Duke Reid. Le Duke était le premier employeur de Osbourne Ruddock, employé comme graveur de disque. Tatillon, il sortait toujours d’autres versions du morceau avant d’accoucher celle définitive, pressé sur 45 tours. C’est pour cela que les rocksteady de Treasure Isle avaient toujours un son parfait… Mais ce sont sur les versions non abouties (« specials ») que U-Roy s’entrainaît en Live, sans savoir qu’un jour la mode serait à graver des disques … de DeeJays, et que plus tard, le Rap envahirait les ghettos des grands métropoles du monde entier!
De par ce travail, il put d’abord s’offrir en 1971 la table 4 pistes que byron Lee dégageait de Dynamic, et remplacer celle (deux pistes) qu’il avait construite artisanalement de A à Z. Avec cette multiplication de possiblités sonores, il s’essaya à enregistrer sur des faces B ses propres remixes, qui allaient bientôt faire « vendre » la face A. Jamais exclusivement employé par un studio, il constitua le meilleur de sn œuvre entre 1969 et 1974 (le phaser sur les flying cymbals de Bunny Lee, et les concoctions de reverbs employées pour Yabby You en sont de très bons exemples…). Parler de l’importance de King Tubby dans le dub est oublier que l’on faisait surtout appel à lui pour enregistrer les parties vocales d’un morceau. Son studio à Dromilly avenue était bien trop éxigü pour y amener un orchestre : La cabine de voix était installée dans la salle de bain, la console dans l’autre pièce, avec dans une pièce attenante son atelier de réparation…
En 1973, haté par la concurrence grandissant de Joe Gibbs et son ingénieur Errol T, il entreprit l’achat d’une autre table de mix 4 pistes, qui lui permit ce nouveau job, et travailla désormais avec TOUS les chanteurs jamaïcains, d’Owen Gray à Horace Andy, Johnny Clarke, Linval Thompson, Derrick Morgan, Cornell campbell, John Holt… Le premier fruit de cette nouvelle entreprise serait le morceau de Roy Shirley, « Stepping Razor » d’après les spécialistes, tout comme son premier morceau instrumental enregistré serait le « Psalm of Dub » fait pour Carl Patterson en 1971. Et quand l’on regarde les albums postulant pour le titre de premier du genre, le « Pick a Dub » de Keith Hudson fût mixé par le roi, premier Dub LP à sortir en Angleterre, en même temps que le « Blackboard Jungle ». En 1974, sortit aussi la variation dub d’un LP de Larry Marshall, I admire you (in dub !), et le premier album de remix dubs sous le nom de King Tubby, « Dub from the roots », produit par Bunny Lee..

On imagine donc le roi du Mix derrière des quantités de potards impressionnants, mais rien de tel ! Comme l’on imagine le sieur très solitaire, s’enfermant à double tour pour en ressortir la quintessence dub du morceau de façon mystérieuse. Faux, il avait même un assistant, nommé Professor, puis moultes élèves, qui ensuite ont travaillé dans son studio en son nom : Scientist, Prince Jammy, Philip Smart, tous ont appris chez lui, avant de se faire un nom ensuite. C’est qu’il délivrait volontiers ses secrets, comme l’affirme Mikey Dread dans le livre « Bass Culture », mais a surtout dédié son œuvre aux classes moyennes de Jamaïque, et restera dans l’esprit de tous quelqu’un de gentil, repectueux et respecté de tous…
Rares sont les témoignages (Merci à Dave Henley), peu de photos officielles (une des plus connues est celle de Peter Simon pour le livre REGGAE International, avec au fond cet(te) inconnu(e) dans l’ombre profilée de l’entrée du studio…). Le mystère entoure la vie (et la mort) de quelqu’un de très peu exposé dans le REGGAE, alors qu’il est autant novateur et productif que le Scratch ou Bob… La preuve, aucune image filmée du bonhomme, ou plutôt si, une seule de 16 secondes, captée sur You Tube (en fin de blog). Aucun hommage non plus prévu, alorsque l’on fête tristement la vingtième année de sa disparition…
Dans l’antre du Roi, nombre de bandes sont passées, tant est si bien que l’on vend aujourd’hui dans les rayons cd des supermarchés du disque un bon nombre de disques de King Tubby qui n’en sont pas (Les deux premières pochettes en sont deux bons exemples !). Si vous avez bien suivi le début de l’histoire, vous avez compris que Osbourne Ruddock n’a pas de label attitré, qu’il n’est pas producteur mais ingenieur, et qu’il a commencé à déployer son Dub dès le début des années 70. Pour ceux qui auraient raté les épisodes précédents, voilà une courte sélection discographique de ses débuts, pour Glen brown, U-Roy, Lee Perry, Carl Patterson, ou Augustus Pablo, en singles 45 tours*…
Tubby's At The Control - King Tubby - Pantomine (G.Brown) - More Music Version - Tommy McCook - Pantomine (G.Brown) - Linger You Linger - U.Roy - Mego Ann (E.Beckford) - French Connection - Upsetters - Upsetter (L.Perry) - Ipa Skank - Upsetters - Upsetter (L.Perry) - Freak Out Skank - Upsetters - Upsetter (L.Perry) - Dub Organiser - Dillinger & Upsetters - Justice League (L.Perry) - Locks Of Dub - King Tubby - Black & White (C.Patterson) –Psalm of dub – Black & White (C.Patterson) - Coconut Oil – The Techniques - Techniques (W.Riley) - 123 Special - Augustus Pablo - Hot Stuff (H.Swaby) - El Rockers - Augustus Pablo - Hot Stuff (H.Swaby) - Hot Dub - Augustus Pablo - Rockers (H.Swaby)...

Ensuite, toute une série d’albums fait entre 73 et 81, ceux-là sont GARANTI A 100% comme étant de source royale …

Producteur Bunny Lee :
King Tubby - Dub From The Roots - Total Sounds - 1974 - JA
King Tubby - The Roots Of Dub - Grounation - 1975 - UK
King Tubby & The Aggrovators - Shalom Dub - Klik - 1975 - UK
King Tubby Meets The Aggrovators At Dub Station -Live & Love - 1975 - UK

Producteur Winston Edwards :
King Tubby Meets The Upsetter At The Grass Roots Of Dub -Fay Music - 1975 - UK

Producteur Harry Mudie :
Harry Mudie Meets King Tubby's In Dub Conference Vols 1-3 -Moodisc - 1975/76/77 - JA

Producteur Lee Scratch Perry :
Upsetters - Blackboard Jungle Dub - Clocktower - 1974/81 - JA/US

Producteur Niney The Observer :
Dubbing With The Observer - Attack - 1975 - UK

Producteur Augustus Pablo:
King Tubby Meets The Rockers Uptown - Clocktower - 1977 – US
Ital Dub – Trojan – 1978 - UK
Rockers Meets King Tubby In A Firehouse - Yard Music - 1980 - JA

ProducteurYabby U :
Beware - Grove Music - 1978 – UK / Jah Live - FR

Producteur Ranking Joe & Jah Screw
King Tubby Meets Roots Radics - Dangerous Dub -Copasetic - 1981 UK ré-édité par Greensleeves avec quelques bonus.

Producteur Sugar Minott:
Ghetto-Ology Dub - Black Roots - 1981 - Ja

Le 16 Juillet 77 sort dans la presse anglaise spécialisée un article sur le Dub, tentant un classement des meilleurs albums de Dub : King Tubby y occupe les quatre premières places !
Il occupera ainsi sa place de monarque pendant toute la fin des années 70, mixant les cordes de Harry Mudie (les « Dub conference ») avec autant de précision que les battements de percus de Skully entendus sur le Beware de Yabby you… paru à l’époque en France gràce au label Jah Live et José Jourdain, et avec une superbe pochette de Fluoman.
Les élèves défilent dans son antre, et Scientist y occupera la place de « premier de la classe », étant arrivé à commercialiser ensuite avec succés nombre de disques de Dub sous son nom. Son passage à Tubbys fut en fait assez bref, passant de Studio One à Channel One (quel curriculum-vitae !), et illustre le passage à une musique plus dancehall, avec plus particulièrement son mix de l’album de Sugar Minott, « Ghetto – o- logy », une de ces devoirs assidus au studio de Dromily Avenue. Cete engouement pour un Dub moins « superlatif », plus concentré sur le rythme « Bass and Drum » est conforté par l’album « Dangerous Dub » mixé par King Tubby lui même en 1981, avec Ranking Joe et Jah Screw. Mais déjà, ce ne sont plus les Revolutionaries ni le Soul Syndicate qui jamme derrière, mais les Roots Radics ! Un volume 2 vient de paraître chez VP, plus de 25 ans après... La suite de l’histoire dans ce studio sera dictée par le Prince, Jammy, avec aussi la création des labels de Tubby, et de son studio d’enregistrement, à vous livrer dans une prochaine missive…

Pour plus de détails sur la jungle de sa discographie, un homonyme** (non, je vous jure, ce n’est pas moi…) a consacré sa passion sur un site, et détaillé précisement le contenu de tous les albums de King Tubby : Amusez-vous à retrouver l’exemplaire d’un cd que vous avez à la maison, et vous serez surpris de voir qu’il n’est pas mixé par lui, voire à l’inverse, que c’est un original que vous avez mais sous une autre pochette. Sur le site chaque album a ses visuels différents, et rapproche les dubs de leurs vocaux respectifs… Enfin, tous les titre ou figure réellement King Tubby ont leur numéro de track list encadré, détail important, et vous pouvez faire une recherche par titre…
http://xraymusic.co.uk/
C’est le même qui a sa chaîne sur You Tube :
http://fr.youtube.com/profile?user=xraymusicdotcodotuk
* = Il est vrai que le talent de King Tubby était de créer des versions alternatives à des morceaux, pour les passer et les tester dans son Sound-System. Ce travail se retrouve principalement en face B des 45 tours, et, à l’époque un titre comme « Straight to King Tubby’s Dub » pouvait faire décupler les ventes d’un single.
** = Le fait est que le Dub Music est considéré pour tous les spécialistes comme une étude aux rayons X du Reggae : D’où son surnom et le mien !. Quand vous écoutez un Dub (littéralement copier), c’est entendre le travail minutieux d’un ingénieur sur un morceau déjà joué par un groupe, et/ou chanté par un vocaliste. La définition la plus complète est dans le dico "Rastafari and Reggae" de Rebecca Mulvaney : "Une Variation du Reggae, qui est instrumentale dans la forme. Elle met en avant la rythmique et une variété de mixe qui manipule les niveaux de sons de manière innovatrice. Elle est unique par son degré à lier l’ingénieur à la finalité de son expression artistique… ". A méditer !
L’évolution du Reggae s’est faite en suivant ses techniques d'enregistrement. Contrairement à aujourd’hui, les premiers groupes (et à l’époque du Ska, ils étaient composés de nombreux musiciens !) s’enregistraient sur une piste unique, un simple micro au milieu du studio, ou sur un deux pistes, en isolant la batterie ! Avec l’apparition du deux pistes, dans le milieu des années 60, un ingénieur et/ou producteur pouvait ainsi ré-enregister un « riddim » d’un coté (simple instrumental finalisé), et faire enregistrer de l’autre coté nombre de chanteurs… Les singles étaient du coup d’un coût moins élevé, car on ne payait le groupe qu’une fois : C’est comme cela que vous pouvez retrouver chez vous des doublons, ou versions d’un thème connu par un artiste, mais créé par un autre. Vous imaginez les problèmes de droits d’auteur que le Dubbing a pu amener !
Avec l’apparition du 4 pistes, au début des années 70, l’ingénieur King Tubby a isolé certaines pistes, comme les basses mis en avant, des effets ajoutés sur des cymbales, ou les cuivres disparaissant dans l’écho… Il a surtout coupé après l’intro du morceau la partie vocale, pour laisser le DJ s’inspirer uniquement du rythme. Les versions des 45 tours en sont la parfaite illustration. Mais elles montrent surtout comment ce processus de création peut engendrer un morceau unique en lui même, qui ne doit (presque) plus rien à ses premiers compositeurs !

Mais King Tubby a voulu aller encore plus loin, et, dès le début des années 80, avec l’aide d’anonymes comme « Pug The Chemist », le « Rat », puis profitant d’un voyage de son assistant « Professor » à New York pour étudier l’informatique et l’électronique, il voulut monter son propre studio multipistes (32 pistes) dans lequel on le voit évoluer sur l’unique vidéo de lui proposé sur You Tube ! Devenu lui même producteur, il n’attend plus que l’on vienne frapper « à sa table » pour donner une touche finale, il mixe désormais son travail de A à Z pour ses propres labels, Firehouse, Waterhouse et Kingston 11, ou co-produisant sur ceux de Derrick Lee (Taurus) ou Clifford Dillon (Pioneer musik). L’ouverture de ce nouveau studio s’est faite au retour de Professor, au début de l’année 1985. Pour tout ceux qui ont écrit que son activité était en sommeil pendant cette période, Dave Henley répond en faisant la liste des 120 45 tours qu’il a produit, mois par mois : Un extrait ici, avec les 25 premiers singles :
Sugar Minott - Hard Time Rock - Waterhouse - 3/85 Little John - Tickle Me - Waterhouse - 3/85 Michael Palmer - Them Nah Sting - Waterhouse - 3/85 Patrick Andy - Speak Your Mind - Waterhouse - 3/85 Anthony Red Rose -Under Me Fat Ting - Firehouse - 5/85 Wayne Palmer - Hell In A Town - Firehouse - 7/85 Wayne Smith - Miss Do It Sweet - Kingston 11 - 9/85 Don Carlos - Play Girl - Kingston 11 - 9/85 Mystic Vibration - Dilly Dally - Kingston 11 - 9/85 Phantom - Stylee - Kingston 11 - 9/85 Anthony Red Rose - Tempo - Firehouse - 10/85 King Everall - After All - Firehouse - 10/85 Wayne Palmer - Hold Your Corner -Firehouse - 10/85 Anthony Red Rose - Can't Knock Me - Firehouse - 1/86 King Kong - A.I.D.S. - Firehouse - 1/86 Anthony Red Rose - Gwan Talk - Firehouse - 1/86 Anthony Red Rose - Bang Ga Wrong -Firehouse - 1/86 Hortense Osbourne - A Me Smarter -Waterhouse - 1/86 Little John - Hello Josephine - Waterhouse - 1/86 King Everall - Automatic - Waterhouse - 1/86 Wayne Palmer - Trash & Brok - Waterhouse - 1/86 Patrick Andy - Woman A Yard - Firehouse - 1/86 King Kong - Step On My Corn - Firehouse - 1/86 Lily Melody - Jumbo - Firehouse - 3/86 King Kong - No Call Me No Boops -Firehouse - 5/86 [...]

Et parmi eux, le premier tube avec Basse et batterie digitale (AVANT le Wayne Smith « under mi sleng teng ») c’est le « Tempo » d’Anthony Red Rose… Question albums, voici la liste complète:
Anthony Red Rose & King Kong - Two Big Bull In One Pen - Firehouse – 1986 / Anthony Red Rose - Red Rose Will Make You Dance - Firehouse 1986 / King Tubby's - Two Big Bull Dubwise - Firehouse – 1986 / Various Artists - Punaany - Waterhouse – 1986 / Various Artists - Waterhouse/Firehouse – 1986 / Various Artists - Computer Seh So - Waterhouse – 1987 / Courtney Melody - Ninja Me Ninja - World Enterprise – 1988 / Various Artists - King Tubby Presents Sound Clash - Taurus – 1989 / King Tubby - Presents Sound Clash Dubwise - Taurus – 1989 / Thriller U - Hilary - Pioneer Muzik – 1989 / Various Artists - Salute To King Tubbys - Taurus – 1989.

Mais vous voyez bien dans les titres que le Roots est bien loin des potards du maître… Même si des ainés comme Gregory Isaacs, Cornel Campbell ou Johnny Clarke ont enregistré pour lui, ce sont la nouvelle vague (Ninjaman, Courtney Melody, ou Pliers) qui squatte son studio dans la deuxième moitié des années 80. Alors, la nouvelle de sa mort le 06 Fevrier 1989, et la raison officielle (vol à l’arraché dans la rue) ne cache pas un certain doute quant à ses récentes spéculations, il faudrait demander à ses associés de l’époque, en particulier « The Specialist » Clifford, pour trouver une réelle piste… N’empèche, même sa mort n’a pas été relaté dans les journaux, pas d’enquète non plus, un doute sur la date exacte (serait-ce plutôt le 05, à 1 heure du matin…) et le seul témoignage est celui de sa femme, réveillée par un coup de feu venant du parking de sa maison, à Duhaney Park. Encore plus étonnant quand on sait la sympathie que s’était attiré Osbourne Ruddock dans le business, seuls ses meurtriers on emporté le secret avec eux. Tout s’est donc fini sur un dernier écho, une balle résonnant dans la nuit, et que l’on entend encore aujourd’hui derrière tous les mixes puissants que ses disciples ont développé dans les années 90, et encore aujourd’hui. Rest in Peace, toi le Roi qui semble toujours avoir été tranquille, derrière ta table de mix. Si aujourd’hui un artiste comme Clinton Fearon (ancien bassiste des Gladiators et actuel chanteur du Boogie Brown Band) choisit de réaliser son nouvel album en Dub, c’est gràce à ton travail, ta consistance et ta modestie ! La couronne n’a pas trouvé un autre crane chauve depuis…

Pour conclure, une mention spéciale à cinq albums qui sont pour moi des témoignages éloquents de sa grandeur tout au long de sa fructueuse carrière...
Sylford Walker – Lambs Bread (prod° Glen Brown) / Rockers all stars - Africa must be free in dub (prod° Agustus Pablo) / Agustus Pablo – Ital Dub / King Tubby : King Tubby’s Special 73-76 with Aggrovators & Observer all stars (photo) / Yabby You – Jesus Dread (blood & fire)

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